Profil — Conférence principale de l’IÉA 2024

Santé mentale, santé planétaire et société de bien-être : regard vers l’avenir
Conversation entre la professeure Margaret Barry et le docteur Trevor Hancock (biographies en pièce jointe)

L’Institut d’été sur les collectivités sûres et en santé au Canada atlantique est plutôt remarquable, car c’est un rassemblement qui se fait un devoir d’aborder les grandes questions sociétales et communautaires qui influencent la santé et le bien-être mental de la collectivité, et surtout des jeunes. Dans la première dizaine d’années de l’IÉA, il était surtout question des grands enjeux sociétaux — la diversité, les liens intergénérationnels, le genre, l’alphabétisation, le leadership et la démocratie —, et leur rapport à la création de collectivités sûres et en santé.
En 2015, dans la lancée des efforts croissants déployés pour la santé mentale des enfants et des jeunes au Canada, l’IÉA s’est tourné vers la promotion de la santé mentale, mettant l’accent sur les approches communautaires et sociétales en amont, notamment la nécessité d’une approche « pansociale », de milieux bienveillants et d’investissements en amont. Toujours dans cet élan, la cible s’est élargie pour inclure la santé mentale périnatale et ses thèmes d’interaction communautaire, d’espoir et de collaboration.
Et puis nous voici, 20 ans plus tard. Qu’en sera-t-il des 20 prochaines années?
Les problèmes sociétaux demeurent les mêmes. Nous n’accordons pas encore suffisamment d’importance au bien-être mental et social. Comme dans la sphère du bien-être physique, on met encore trop l’accent sur l’individu et pas assez sur les facteurs communautaires et sociétaux plus larges qui peuvent, on le sait, protéger et promouvoir le bien-être mental et social.
Entre-temps, d’autres problèmes chroniques se sont multipliés, comme les changements climatiques, la violence communautaire et familiale, les disparités économiques, l’utilisation des médias sociaux, l’isolement et la solitude. Notre conscience de ces défis sociaux et écologiques a des répercussions sur notre bien-être mental. Or, les problèmes de santé planétaires auxquels nous sommes faisons face (six des neuf limites planétaires ont été franchies, et deux autres approchent) ont des répercussions plus vastes sur la santé et le bien-être. En effet, ils nous amènent à remettre en question la permanence de notre mode de vie actuel et la stabilité de notre société dans son ensemble si nous continuons ainsi. 
L’Organisation mondiale de la Santé propose comme solution la création de « “sociétés axées sur le bien-être” et durables, qui s’engagent à garantir une santé équitable aujourd’hui et pour les générations futures sans toutefois dépasser les limites écologiques ». Pour y arriver, il faudra changer notre lien à la nature, mettre le bien-être humain et la santé de la planète au cœur même de la gouvernance et des décisions sociétales, et passer à une économie du bien-être qui accorde plus d’importance aux gens et à la planète qu’au profit et au pouvoir.
Ces questions, et ce qu’elles signifient pour ceux et celles qui créent des collectivités sûres, justes, durables et en santé, composent le thème de notre panel d’ouverture.

Conférencière principale et conférencier principal

La professeure Margaret Barry est titulaire de la chaire de promotion de la santé et de santé publique à l’Université de Galway, où elle occupe également le poste de directrice du Centre de collaboration de l’Organisation mondiale de la santé pour la recherche sur la promotion de la santé. Ayant publié de nombreux ouvrages sur la promotion de la santé mentale, elle travaille en étroite collaboration avec les décideurs, décideuses, praticiens et praticiennes à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation d’interventions et de politiques à l’échelle nationale et internationale. La professeure Barry a une vaste expérience de la coordination d’initiatives internationales de promotion de la santé mentale et a assumé des rôles de conseillère experte en politiques de promotion de la santé mentale et de développement de la recherche dans différents pays. Elle a rempli deux mandats en tant que membre du groupe d’experts sur les moyens efficaces d’investir dans la santé de la Commission européenne (2013 à 2016 et 2016 à 2019) et a été élue présidente mondiale de l’Union internationale de promotion de la santé et d’éducation pour la santé (2019-2022), créant pendant son mandat un groupe de travail mondial sur la promotion de la santé mentale.

Le Dr Trevor Hancock est un médecin de santé publique et un conseiller en promotion de la santé de renommée nationale et internationale. Au cours de sa carrière, notamment à la Ville de Toronto, il a contribué à l’élaboration du concept de politique publique favorable à la santé et à la création du mouvement mondial des villes et collectivités en bonne santé. En 2002, après avoir travaillé pendant 16 ans comme conseiller indépendant, il a déménagé en Colombie-Britannique pour travailler à la conception de programmes de santé publique de base pour le gouvernement provincial avant de devenir professeur et chercheur principal à l’École de santé publique et de politique sociale de l’Université de Victoria.
Tout au long de sa carrière, il s’est intéressé de près aux liens entre la santé, le bien-être et l’environnement. Il a été le premier dirigeant du Parti vert du Canada dans les années 1980, a cofondé l’Association canadienne des médecins pour l’environnement dans les années 1990 et la Coalition canadienne pour des soins écologiques dans les années 2000. Bien qu’il ait pris sa retraite en 2018, il continue à s’impliquer à l’échelle locale, provinciale, nationale et internationale. Ses principaux centres d’intérêt sont la santé planétaire, la promotion de la santé des populations, les villes et collectivités en bonne santé, la santé publique, les politiques publiques favorables à la santé, les hôpitaux sains et écologiques, les politiques et la planification en santé ainsi que le futurisme en matière de santé. Il a publié plus de 40 chapitres de livres et près de 100 articles dans des revues spécialisées, ainsi que de nombreux rapports et articles dans des bulletins d’information et dans les médias. Depuis décembre 2014, il rédige une chronique hebdomadaire régulière sur la population et la santé publique pour le Times Colonist, le quotidien de Victoria. Il a été nommé membre honoraire à vie de l’Association canadienne de santé publique en 1990 et membre honoraire de la faculté de la santé publique du Royaume-Uni en 2015. En 2017, il a reçu le Prix R.D. Defries, la plus haute distinction de l’ACSP, pour son travail exceptionnel dans le domaine de la santé publique en général, et il a reçu un prix pour contributions exceptionnelles sur toute une vie de Promotion de la santé Canada.